Le Dîner [Ouvert à TOUS =D ]

Aaah, le week-end. Pas de cours, du temps libre à ne plus savoir qu’en faire, certes encore pas mal de devoirs ; mais Lauren trouverait bien un quelconque intello de son année pour les lui faire, à n’en pas douter. Pour l’heure, elle profitait donc pleinement de son congé –enfin, à sa manière à elle, bien entendu, soit : s’asseoir nonchalamment dans l’un des fauteuils de la Salle Commune Poufsoufflienne, celui près du feu, en savourant le dernier numéro de Teen Vogue à peine reçu, une bouteille de jus de Citrouille Light en main. Niveau entourage ? Un groupe de filles, toutes aussi superficielles qu’elle pouvait l’être –mais néanmoins désespérément plus stupides-, assises à ses côtés, sans compter les quelques beaux gosses à portée de regard, bien entendu.
Aaah… Qu’il était bon d’envoyer des œillades appuyées au beau préfet, tout en discutant de la teinte toute nouvelle des ongles de Thistlewood –qui était, entre nous, loin de coller à son style actuel, bien entendu ._. . Non mais quelle pimbêche, cette Serdaigle de mes deux. Lauren tourna furieusement la page de la revue, à la simple pensée de la perfection incarnée que représentait Sapphira ; elle était la seule à pouvoir se targuer de la mettre dans un état pareil, pour leur faire constamment de l’ombre à elle, et son titre de souveraine.
Baah, qu’importait. Refermant le T.V. – Teen Vogue pour les puristes ._.-, elle soupira afin de chasser la chevelure blonde de son esprit, et força un sourire à ses trois sbires, se redressant légèrement.

« On va manger ? » Un silence s’abattit sur le petit groupe, durant lequel Iris regarda Charlotte, qui regarda Emily. Avant que toutes trois ne regardent la principale concernée.
« Désolée Lauren… Régime. » « Pareil pour moi. » « La même. » … Hein ?
Son sourire retomba immédiatement. Elle les considéra avec des yeux ronds, froissant légèrement le magazine entre ses doigts. Comment ? Les suivantes abandonnaient leur reine pour dîner ? Lauren les foudroya du regard, maudissant leur foutu régime, dont elle se demanda s’il n’était pas une excuse à une lutte intestine. La jeune fille femme se leva avec toute la dignité dont elle était capable, plissa les yeux en les baissant vers les autres –qu’est-ce qu’elles pouvaient être ridicules, franchement-, et tourna les talons avec grande classe, jusqu’à ce qu’elle ne se cogne à la table voisine, action qui brisa son effet avec fracas. Et merde.

D’un pas qui trahissait sa colère, elle remonta les marches menant au hall d’entrée, bouscula un Première Année qui n’avait rien demandé de tel –« Hors de mon chemin, microbe. <_< »-, et franchit les portes de la Grande Salle. Qui était bondée, à cette heure-ci. Humpf. Bravant sa solitude toute fraîche, elle fit abstraction des quelques regards tournés vers elle, se calma un peu, et ne chercha pas à aller bien loin, pour une fois qu’elle ne voulait pas trop être vue. Pfft. Alors qu’elle allait s’installer à la table qui appartenait habituellement aux Gryffondor, la malchance vint de nouveau faire un tour chez Lauren ; elle se prit malencontreusement les pieds sur le bord d’une dalle plus haute que les autres, et vint s’affaler à moitié sur la table, donnant un violent coup de coude à la personne qui se trouvait à une bien mauvaise place.
« Oups… »

[ Topic ouvert à TOUS ! C’est le dîner du Samedi soir, aussi, les élèves s’habillent selon leurs goûts, et s’installent à la table de leur choix ! n_n Le mystérieux sorcier ( Ou sorcière, à vous de voir ._. ) agressé peut être l’un d’entre vous !

A vos posts ! \o/ ]

(C'est pas bien intéressant mais c'est là ._.)

« Gneuh… », c’est sur ces bonnes paroles que se réveilla vers les seize heures de l’après-midi, Barbie Sapphira. Oh, merlin. Ce qu'elle avait mal à la tête. C'était impossible de tomber malade comme ça un jour de week-end ! Et ce devoir de Divination qu'elle n'avait toujours pas commencé... Quelle était la position de la Lune Noire par rapport à Pluton en 1867 déjà ? Hum. Putain, aucune importance. Pourquoi pensait-elle à ça. « ... M'nyeux » La jeune femme se retourna dans le lit. Traduction en Sapphira traditionnel : « Mes yeux me souffrir, trop de lumière illumine cette chambre. » Qui avait bien pu ouvrir les rideaux ? Encore une de ses idiotes avec qui elle partageait sa chambre sans doute. D'un geste brusque, elle rabattit l'oreiller sur sa tête avant de se rappeler qu'elle avait des pouvoirs magiques. Une main aux ongles parfaitement manucurés s'extirpa des draps et tâtonna maladroitement sur la table de chevet. Elle était où cette maudite baguette ?

Plong chlack. Bon bah, elle était par terre maintenant et au bruit qu'elle faisait, venait de rouler sous le lit. Chouette. Sapphira retourna sous l'oreiller. Elle détestait être malade. Définitivement. Si seulement, elle avait été un peu plus sensée et avait accepté d'aller à l'infirmerie dès le vendredi soir. Mais non. Il fallait qu'elle guérisse toute seule, elle n'allait pas passer le week-end dans un lit d'hôpital ! Beau résultat : la fièvre la faisait tellement souffrir qu'elle était au bord de l'hallucination. Mais qu'avait-elle fait pour mériter ça ? Promis, elle serait moins pute et plus charitable à l'avenir. Oh, mais qu'est-ce qu'elle racontait encore... Allez debout.

« M'gneuh rah... » Debout, j'ai dit. « ... pfiou. »

Sapphira se leva donc. Et pour ce spectacle, combien de jeunes filles à Poudlard auraient été prêtes à payer ! Le teint pâle passait encore. Les yeux brillants ? A peine visible. Et c'était là que la maladie avait arrêté d'être charitable. Ses cernes étaient plus bleues que ses yeux, qui eux étaient plus rouges qu'autre chose. Ses cheveux blonds étaient sales, emmêlés, tombant lamentablement sur des épaules voutées par la fatigue. Elle n'avait rien mangé depuis la veille... Eurk. Ses bras se plièrent autour de son estomac. Surtout, surtout, ne plus évoquer de nourriture avant ce soir ! Quelle heure était-il déjà ? Dix-sept heures, déjà !

Sortant lentement des limbes, Sapphira décida qu'il était temps de se prendre en main. Elle s'agenouilla pour aller récupérer sa baguette sous le sommier, se releva trop vite, eut le vertige, due s'assoir dix minutes de plus. De là où elle était elle ouvrit la fenêtre d'un coup de baguette magique, se leva, regarda l'heure. Miroir. Raaah. Elle aurait mieux fait de ne pas lui faire de l'œil à celui-là. Bon tant pis. De toute façon, elle devait aller à l'infirmerie. Ce n'était plus tenable. Sapphira s'observa encore un moment, fit la moue et frotta ses yeux. « Je suis morte. » Elle prit rapidement sa température avec le dos de sa main et vérifia l'heure une seconde fois. Dix-sept heures trente. Merlin.

Ça c'était un challenge. Elle avait moins d'une heure trente pour être guérie, resplendissante et tout sourire à la table du dîner. Pas question de rater le coche. Sapphira attrapa un élastique avec lequel elle cacha la misère de ses cheveux, s'enroula dans une robe de chambre aux couleurs de sa maison et se dirigea vers la salle de bain, priant pour ne rencontrer personne en chemin. Surtout pas Ipas-Jefferson et ses airs narquois. Pitié. Ou n'importe lequel de ses acolytes. Ou même un ex, ou ... n'importe qui en fait. Elle claqua la porte d'agacement et s'en voulut immédiatement : le bruit résonna pendant encore deux minutes dans sa tête. Quarante minutes plus tard, Sapphira libérait la douche.

Maquillage. Vêtements. Surtout pas de bleu. Encore un peu de fard à joue et ce qu'il faut de beige sous les yeux. Non finalement, elle allait plutôt mettre une jupe. Avec un peu d'astuce, on finirait par plus fixer ses gambettes que son visage défait. Sapphira enfila une paire de talons noirs. Ouch. Elle avait oublié les ampoules d'hier. Bon, tant pis ça irait bien comme ça. Rapidement, elle s'observa dans le miroir. ... Hum ? La jeune femme attrapa sa laque, vida la moitié de la bouteille sur sa chevelure et lui fit un câlin comme dans la pub Elsève, la star des laques ._.

Sapphira n'était pas trop mécontente du résultat. Plus que quinze minutes avant d'aller manger. L'élève passa à l'infirmerie en coup de vent, elle se sentait déjà un peu mieux. La magie de la persuasion. Malgré cela, l'infirmière voulut la garder en observation quelques minutes. Redoutant qu'elles ne se transforment en longues heures, Sapphira s'enfuit rapidement prétextant n'importe quelle obligation préfectorale. Voilà qu'elle avait presque faim.

Mais en poussant les portes de la Grande Salle, Sapphira regretta immédiatement de ne pas être resté dans son lit. Dieu qu'ils étaient bruyants ! Une vraie jungle. Il y avait un groupe de troisième année surexcitées et qui gloussait, gloussait... au passage de ce qui devait être le mini play-boy de la promotion qui lui ne faisait pas la moitié de la taille de Sapphira. De l'autre côté on avait la fine fleur féminine de Serpentard qui affichait des sourires narquois. Ou était-ce juste de la paranoïa ? Hum, qu'importe. D'un coup d'oeil, Sapphira chercha une tête connue parmi ce chantier : quelqu'un qu'elle serait capable de supporter de préférence. Ah, Mai ! Parfait !

D'un pas qu'elle voulait assuré, la Préfète se dirigea donc vers le Serdaigle. Non sans mal. Elle tomba nez-à-nez avec un truc coloré qui lui piqua les yeux. Ca bougeait dans tout les sens, ça se disait cheerleader... Et quoi ? en plus c'était un garçon ? Poudlard recrutait vraiment n'importe quoi. Ah tiens : et derrière lui se cachait Lauren Daniels. Sûrement la grande chanceuse pour qui le spectacle était donné. « Bonsoir Lauren, pardon. » A ces mots Sapphira la contourna pour s'asseoir et ne fit plus grand cas ensuite des deux Poufsouffles.

« Journée de merde, vraiment. Ca va toi ? » lança-t-elle à Mai en guise de bonjour tout en se servant un verre de jus de citrouille. La tête recommença à lui tourner. Pitié, elle n'allait pas s'évanouir au milieu de la Grande Salle quand même... ! En tout cas si elle ne flanchait pas encore, son teint lui pâlissait à vue d'œil.

[Aouch. C’est dur de se remettre dans le bain. -_-‘]

Camille était dans l’un de ses « Bon-jour ». L’un de ces jours où il n’affichait pas forcément un sourire à l’envers sur son visage. L’un de ses jours où il n’aurait pas forcément remballé le premier importun venu à coups de regards froids et de silences méprisants. Il faut tout de même nuancer. Nan, parce que comme l’aurait probablement souligné son français de demi-frère : « Faut pas pousser mémé dans les orties ! » Euh… What ?! Ouais, mauvaise citation. Bref. Tout ça pour dire qu’il n’était pas dans l’un de ses « Très-bon-jour-trop-bon-pour-être-possible » et qu’il n’en était toujours pas au point de rire avec tout le monde ou de se montrer courtois et poli et gentil et sociable. Nan, il était juste ce qu’il faut pour être à peu près supportable par le commun des mortels.

Et pourtant, il avait tout de même hésité à enfoncer le réveil dans le gosier de son propriétaire – un de ses camarades de chambrée – le matin même. Il faut dire que les samedis matins étaient sacrés pour Camille. Généralement il les passait mollement dans son lit, à tenter de récolter le maximum de sommeil. En l’occurrence, la récolte de la matinée avait grandement été appauvrie. Le plus malheureux, c’est qu’il avait été réveillé trop tôt pour faire le plein de sommeil, mais trop tard pour profiter du petit-déjeuner. Malgré tout ça, il avait fait preuve d’un profond contrôle de soi, et avait ni touché à la carcasse du réveil, ni à son propriétaire. C’est probablement parce que ledit propriétaire s’était évanoui dès les dernières notes de la sonnerie stridente. Même sûrement. Il avait finalement passé le reste de sa matinée avachi sur son lit, à bouquiner un livre, précédemment emprunter à la bibliothèque.

L’après-midi s’était déroulée à une vitesse fulgurante. Il en avait occupé une bonne partie en faisant ses quelques devoirs – plus pour s’occuper que par acquis de conscience. Pour le reste, ça avait été Quidditch et errance ininterrompue dans les couloirs du château, à la recherche de quelconques am… D’une quelconque âme connue. L’heure du dîner était finalement arrivée et Camille s’était dirigé vers la Grande Salle. Après un bref regard circulaire, Camille s’était repéré une place située à l’extrémité de la table des Serpentard. C’était celle qui lui semblait être la plus dégarnie d’individus potentiellement ennuyeux et également la première qui intervenait dans son champ de vision.

Il se félicita très rapidement de son choix. Lauren Daniels se faisait visiblement un devoir de divertir les occupants de la Grande Salle à ses dépends. Alors que Camille venait tout juste de remplir copieusement son assiette, la Poufsouflienne s’écroula en effet à moitié sur la table de Serdaigle en une superbe figure. Humhum. Moui, bon. ‘Superbe’ n’est peut-être pas l’adjectif exact à utiliser, surtout avec le verbe ‘s’écrouler’. Pour tout dire, Lauren Daniels chuta tout bêtement. Perdant parallèlement et cruellement des points de sex-appeal aux yeux du Serpentard.

Camille ne se força même pas à retenir son sourire moqueur. C’eut probablement été trop lui demander que d’essayer de témoigner un peu de respect à la Poufsoufflienne et d’effacer ce sourire de son visage.

« Digne d’une grande Cheerleader… » Laissa t-il échapper dans un murmure.

Son attention se porta pendant quelques secondes sur Sapphira Thistlewood qui venait d’entrer dans la Grande Salle, ou plus précisément sur la tenue vestimentaire de celle-ci. C’est ce qu’il aimait dans le weekend. L’uniforme scolaire n’étant plus obligatoire, chaque élève s’habillait comme il le souhaitait. Et le choix de Sapphira était à la convenance de Camille, visiblement. Néanmoins, il se lassa rapidement du spectacle, dès que la Serdaigle fut assise, en fait, et son attention se porta sur son assiette et son contenu.